Une nouvelle épreuve du permis de conduire va être mise en place, la formation aux gestes de premier secours pour prépare aux cas d’accidents de la route .
En cas d’accident, les premiers témoins connaissant les gestes de premiers secours pourraient sauver chaque année, avant l’arrivée des équipes médicales, entre 250 et 350 personnes. Afin de réduire le nombre d’accidents mortels, le Sénat a adopté, mercredi, une proposition de loi UMP concernant une nouvelle épreuve du permis de conduire : la formation aux premiers secours.
Le texte doit encore recevoir l’aval de l’Assemblée nationale pour que soit mise en place cette nouvelle épreuve du permis de conduire. Cependant, d’ici l’été le gouvernement a pris l’engagement d’appliquer le décret.
Nouvelle épreuve du permis de conduire: premiers soins
La proposition de loi sur l’introduction des cinq gestes qui sauvent aux épreuves du permis de conduire avait été rejetée en 2012 par l’Assemblée nationale. Une nouvelle proposition a été déposée, cette fois au Sénat, par Jean-Pierre Leleux, sénateur et maire de la ville de Grasse dans les Alpes-Maritimes.
Cette proposition de loi ne contient qu’un article: «Les candidats à l’examen du permis de conduire sont formés aux notions élémentaires de premiers secours en cas d’accident de la circulation. Cette formation est sanctionnée dans le cadre de l’examen du permis de conduire.»
Si la commission a approuvé le principe d’une formation aux gestes élémentaires de premiers secours, elle a estimé qu’instaurer une nouvelle épreuve du permis de conduire poserait de réelles difficultés pratiques. Ainsi, sur proposition de son rapporteur, le sénateur Catherine Troendlé, celle-ci a adopté une nouvelle rédaction de la proposition de loi, pour que la formation aux notions élémentaires de premiers secours s’inscrive dans le cadre des épreuves existantes du permis de conduire.
L’application de la nouvelle épreuve du permis de conduire toujours en débat
Le contenu de la formation et la vérification de son assimilation par les apprentis conducteurs n’ont pas encore été précisés et seront fixés par voie réglementaire. «Les efforts de la France en matière de sécurité routière ont permis une baisse considérable du nombre de personnes tuées chaque année sur la route depuis les années 1970, avec un seuil qui est passé de 6 000 tués sur les routes dans les années 1970 à environ 4 000 victimes aujourd’hui», a rappelé Jean-Pierre Leleux. De son côté, Michel le Scouarnec (CRC, Communiste, républicain et citoyen) a souligné que «l’apprentissage des gestes de premiers secours est un enjeu collectif. Il n’est pas normal qu’il soit individuel et payant. Du coup, moins de la moitié des français l’ont suivi. C’est un enjeu de santé publique».
Au cours des débats, les sénateurs ont préconisé que les candidats au permis de conduire connaissent les gestes élémentaires de premiers secours: l’alerte des secours, le balisage des lieux mais aussi des gestes simples pour mettre en sécurité les personnes blessées tels que l’apprentissage de la position latérale de sécurité . Reste à savoir quelle forme prendra la formation. S’agira-t-il d’une épreuve spécifique, sera-t-elle intégrée lors du passage de l’épreuve de conduite, ou bien est-ce l’examinateur qui s’assurera que les candidats maîtrisent ces notions ? En raison du retard pris sur l’ordre du jour, la discussion n’a pas pu se poursuivre, et devra être remise à l’ordre du jour d’une prochaine séance réservée au groupe UMP. Lors de cette séance, il est apparu que le gouvernement est défavorable au texte proposant de mettre en place une nouvelle épreuve du permis de conduire et indique qu’il s’est déjà engagé sur d’autres mesures de sensibilisation des conducteurs. Toutefois, le gouvernement a pris note de la volonté des sénateurs d’inscrire l’obligation de formation dans la loi et indique s’en remettre à la sagesse du Sénat sur ce texte.
Ce qui peut apparaître comme une avancée semble avoir été l’objet d’un compromis car entre-temps, la position du rapporteur Catherine Troendlé a sensiblement varié vers une formation qui ne serait pas nécessairement assurée par les associations de sécurité civile, dont la capacité de réponse à la demande de formation des candidats au permis de conduire est jugée insuffisante. Ensuite, les gestes enseignés ne seraient plus les «5 gestes qui sauvent» préconisés de longue date par le CAPSU, mais seraient définis ultérieurement par le pouvoir réglementaire. On peut donc craindre que les décisionnaires de ce dossier s’orientent plutôt vers une simple sensibilisation à l’alerte et à la protection et que la possibilité de mettre en place une nouvelle épreuve du permis de conduire ne passe à la trappe.Cette situation ne satisfait pas le CAPSU, qui souhaite que la suite des débats permette de revenir à une véritable formation des apprentis conducteurs en accord avec l’objectif initial.Ce type de formation aux gestes de premiers secours lors de l’examen du permis de conduire existe déjà aux Etats-Unis et les pays d’Europe du Nord. Ce qui permet de dépasser le simple cadre de la route mais aussi d’améliorer le taux de survie des conducteurs en cas d’accident grave.
A savoir
Les numéros de téléphone
Le 18 : les sapeurs-pompiers pour tout problème de secours, notamment en cas d’accident, ou d’incendie.
Le 15 : le Samu pour tout problème urgent de santé, c’est un secours médicalisé.
Le 17 : la police ou la gendarmerie pour tout problème de sécurité ou d’ordre public.
Le 112 : numéro d’appel unique des urgences sur le territoire européen, recommandé aux étrangers circulant en France et aux Français circulant à l’étranger.
La nature du problème (maladie ou accident),
Les risques éventuels (incendie, explosion, effondrement…),
La localisation précise de l’événement,
Le nombre de personnes concernées,