Après un départ raté et beaucoup de critiques sur son organisation et le nombre de questions nouvelles et mal formulées, l’examen du Code de la route est aujourd’hui sur de nouvelles bases. Ce sont, en effet, des prestataires privés qui vont entrer en jeu pour assurer la surveillance des premiers examens afin de combler les insuffisances du système actuel, incapable de faire face à la demande.
Les candidats à l’épreuve du Code pourront désormais passer leur examen dans un établissement d’un opérateur agréé, sous la surveillance de l’un de leurs collaborateurs, et non plus dans un centre d’examen de l’État, sous le contrôle d’inspecteurs du permis de conduire et de la Sécurité routière.
Le temps de travail ainsi économisé par les inspecteurs leur permettra, dès que tous les centres auront ouvert, de faire passer chaque année 142 000 examens supplémentaires du permis de conduire (épreuve pratique) et ainsi de contribuer à atteindre l’objectif de 45 jours maximum d’attente avant de repasser le permis après un premier échec (contre 68 aujourd’hui et 98 avant le lancement de la réforme). « Diminuer le temps d’attente, c’est diminuer le nombre de cours de conduite pour le candidat et donc le coût du permis », assure la Sécurité routière.
Des postiers pour le passage du code
Deux opérateurs et dix centres sont opérationnels dès le 13 juin. Le groupe La Poste et la Société générale de services (SGS), ont pour l’instant reçu l’agrément du ministère de l’Intérieur. Les huit premiers centres d’examen ouverts par La Poste sont à Angers, Bobigny, Créteil, Lyon, Paris, Strasbourg et Valenciennes (Paris en compte deux). La société SGS ouvrira, de son côté, deux centres d’examen au Mans et à Lyon.
Ces deux opérateurs sont mobilisés pour couvrir de nombreux territoires dans les prochaines semaines et disposent d’un an pour couvrir tous les départements. L’un des objectifs de la réforme est, en effet, de permettre à tout candidat de disposer d’un centre à proximité, réduisant ainsi les déplacements pour s’y rendre et permettant de bénéficier d’horaires beaucoup plus amples pour passer l’épreuve, notamment le samedi, ce qui évite aux candidats de prendre des congés pour passer le Code.
« Le temps de l’installation complète de ces nouveaux acteurs, les services de l’État continueront à organiser l’épreuve du Code de la route en complément des opérateurs privés, assure la Sécurité routière. Il s’agit de maintenir une offre en places d’examen égale, voire supérieure, à celle qui existe actuellement. »
30 euros l’examen du code de la route
Cela veut dire, en clair, que l’État se désengagera quasi totalement de l’examen du Code de la route, confié au secteur privé. En revanche, il maintiendra des centres d’examen pour « accueillir les candidats au Code nécessitant un aménagement des conditions d’examen : les personnes atteintes de dyslexie, de dysphasie ou de dyspraxie, les personnes sourdes et malentendantes, les personnes non francophones ou détenues ».
Tout cela a un coût, fixé à 30 euros pour passer son Code, mais ce coût sera compensé par la suppression des frais de présentation jusqu’ici perçus par les écoles de conduite pour les examens du code et du permis lui-même, pratique désormais interdite (loi du 6 août 2015). Les frais d’accompagnement du candidat par l’enseignant de la conduite jusqu’au lieu de l’examen sont déterminés préalablement à la prestation (voir « Petite méthode pour passer le code et le permis »). Ceux qui choisiront de ne pas s’inscrire par l’intermédiaire d’un établissement d’enseignement de la conduite (auto-école) peuvent le faire directement sur Internet.